Le journal de bord

mercredi 26 mars 2008

dernières séances - classe de Paris

Quatrième séance : création

C’était peut-être la journée la plus importante, celle où le travail accompli jusqu’ici devait se concrétiser.

Dans un premier temps André et moi sommes revenus sur la rencontre avec Ming. C’est vrai que cela avait été une rencontre forte, pour tout le monde (pour moi et André, entre autres) ; c’est peut-être le moment où l’on a pu comprendre le pourquoi de son œuvre. Ensuite, nous avons écouté une pièce de Xu Yi (compositrice chinoise vivant en France) : Le plein du vide, pour petit orchestre et électronique. C’est un pièce très lisible, avec un parcours très clair, une opposition très franche entre un élément calme et un élément violent. Certaines élèves ont noté que cette pièce créait un sentiment de suspens, et d’étrangeté, et qu’on n’entendait pas toujours distinctement tous les éléments, même si le tout donnait un mélange cohérent ; et d'autre part, que les crescendo de la pièce faisaient penser à des vagues, ce qui est très juste. Une des élève a remarqué que cette pièce faisait penser à une sculpture de Tinguely qui est exposée au Centre Pompidou.

Puis nous avons fait la liste des mots qui s’appliquaient au tableau de Ming, en les classant en 3 catégories, qui correspondent aux 3 zones du tableau (le fond, le corps, la tête) ; puis nous en avons fait autant avec la pièce de Xu Yi, en deux catégories (les passages calmes, les passages violents). Beaucoup de mots, évidemment, s’appliquaient autant à la musique qu’à la peinture. Il y avait du vocabulaire traitant de sensation (léger, calme, violent), ou de geste (qui coule, souple, rapide et bref).

Ensuite, nous avons choisi des sons parmi la quarantaine que nous avions enregistrés : des sons pour la tête, des sons pour le corps, et pour le fond, tout ceci en se basant sur le vocabulaire. Puis chacun a choisi de travailler sur l’une des 3 zones, et a travaillé de son côté, en utilisant les sons choisis, en les mixant ensemble et en les transformant avec les effets. Lorsqu’un mélange était intéressant, le groupe qui travaillait dessus l’enregistrait et le faisait écouter à tout le monde avec le système de sonorisation.

L’après-midi, nous avons décidé comment diffuser les 3 zones. Il a été décidé que 2 haut-parleurs seraient placés sur le coté du tableau et qu’elles diffuseraient les sons correspondant à la tête. Deux autres seront placés derrière les auditeurs et diffuseront le corps. Les 4 enceintes diffuseront le fond, mais moins fort que le reste. Nous avons retravaillé sur le traitement des sons, et au cours de ce travail nous avons écouté « MÉ » de Philippe Leroux, qui est une pièce électronique, utilisant à la fois des sons enregistrés et des sons des synthèses, et qui travaille à la fois sur l’espace et sur les articulations et la logique du discours. Une élève a noté l'aspect ludique, enfantin de la pièce.

Enfin, pendant que 3 ordinateurs, contrôlés par 3 élèves, diffusaient chacun le corps, le fond, la tête, une 4e élève mixait le tout depuis la console. Le tout était enregistré par mon ordinateur.

Cinquième séance : restitution

Je pensais faire un montage des meilleurs passages des séquences ainsi créées ; en réalité, j’ai simplement sélectionné les deux dernières improvisations (les plus réussies je crois), en supprimant les « erreurs techniques » (clics de montage, saturations non maîtrisées, etc.) ; il en découle une pièce clairement séparée en deux parties, au cheminement naturel et intéressant.

Lors de la présentation, comme les élèves avaient préparé une présentation très construite, moi et André n’avons fait que les introduire brièvement avant d’écouter la pièce.


dernières séances - classe de Paris

Quatrième séance : création

C’était peut-être la journée la plus importante, celle où le travail accompli jusqu’ici devait se concrétiser.

Dans un premier temps André et moi sommes revenus sur la rencontre avec Ming. C’est vrai que cela avait été une rencontre forte, pour tout le monde (pour moi et André, entre autres) ; c’est peut-être le moment où l’on a pu comprendre le pourquoi de son œuvre. Ensuite, nous avons écouté une pièce de Xu Yi (compositrice chinoise vivant en France) : Le plein du vide, pour petit orchestre et électronique. C’est un pièce très lisible, avec un parcours très clair, une opposition très franche entre un élément calme et un élément violent. Certaines élèves ont noté que cette pièce créait un sentiment de suspens, et d’étrangeté, et qu’on n’entendait pas toujours distinctement tous les éléments, même si le tout donnait un mélange cohérent ; et d'autre part, que les crescendo de la pièce faisaient penser à des vagues, ce qui est très juste. Une des élève a remarqué que cette pièce faisait penser à une sculpture de Tinguely qui est exposée au Centre Pompidou.

Puis nous avons fait la liste des mots qui s’appliquaient au tableau de Ming, en les classant en 3 catégories, qui correspondent aux 3 zones du tableau (le fond, le corps, la tête) ; puis nous en avons fait autant avec la pièce de Xu Yi, en deux catégories (les passages calmes, les passages violents). Beaucoup de mots, évidemment, s’appliquaient autant à la musique qu’à la peinture. Il y avait du vocabulaire traitant de sensation (léger, calme, violent), ou de geste (qui coule, souple, rapide et bref).

Ensuite, nous avons choisi des sons parmi la quarantaine que nous avions enregistrés : des sons pour la tête, des sons pour le corps, et pour le fond, tout ceci en se basant sur le vocabulaire. Puis chacun a choisi de travailler sur l’une des 3 zones, et a travaillé de son côté, en utilisant les sons choisis, en les mixant ensemble et en les transformant avec les effets. Lorsqu’un mélange était intéressant, le groupe qui travaillait dessus l’enregistrait et le faisait écouter à tout le monde avec le système de sonorisation.

L’après-midi, nous avons décidé comment diffuser les 3 zones. Il a été décidé que 2 haut-parleurs seraient placés sur le coté du tableau et qu’elles diffuseraient les sons correspondant à la tête. Deux autres seront placés derrière les auditeurs et diffuseront le corps. Les 4 enceintes diffuseront le fond, mais moins fort que le reste. Nous avons retravaillé sur le traitement des sons, et au cours de ce travail nous avons écouté « MÉ » de Philippe Leroux, qui est une pièce électronique, utilisant à la fois des sons enregistrés et des sons des synthèses, et qui travaille à la fois sur l’espace et sur les articulations et la logique du discours. Une élève a noté l'aspect ludique, enfantin de la pièce.

Enfin, pendant que 3 ordinateurs, contrôlés par 3 élèves, diffusaient chacun le corps, le fond, la tête, une 4e élève mixait le tout depuis la console. Le tout était enregistré par mon ordinateur.

Cinquième séance : restitution

Je pensais faire un montage des meilleurs passages des séquences ainsi créées ; en réalité, j’ai simplement sélectionné les deux dernières improvisations (les plus réussies je crois), en supprimant les « erreurs techniques » (clics de montage, saturations non maîtrisées, etc.) ; il en découle une pièce clairement séparée en deux parties, au cheminement naturel et intéressant.

Lors de la présentation, comme les élèves avaient préparé une présentation très construite, moi et André n’avons fait que les introduire brièvement avant d’écouter la pièce.


mardi 25 mars 2008

La restitution


















Aujourd'hui, mardi 25 mars, les trois classes de lycées professionnels entourées de leurs enseignants et proviseurs, ont présenté dans l’enceinte du Musée National d’Art Moderne, le fruit du travail mené dans le cadre des Ateliers de la Création. C’est avec beaucoup de sérieux et d’émotion que chaque classe accompagnée de son conférencier et de son RIM a présenté au reste des élèves sa création sonore. Un exercice inédit et gratifiant avant de découvrir en retour la création de leurs camarades. Cet exercice s’est ensuite répété en présence des institutionnels invités pour l’occasion (personnels du ministère de la culture et de l’éducation nationale, inspecteurs, représentants du groupe Lagardère). En guise de conclusion, Françoise Cœur, inspectrice générale des arts appliqués a prononcé un discours félicitant l’engagement des élèves comme celui des équipes tout en soulignant sa satisfaction face à l’exigence et au niveau du projet. L'après-midi s'est terminé par un goûter convivial où chacun détendu et satisfait par le travail accompli a pu apprécier la rançon du mérite: d'une part la reconnaissance des équipes pédagogiques et d'autre part une clé USB, lecteur MP3 reçue en guise de récompense.

La restitution


















Aujourd'hui, mardi 25 mars, les trois classes de lycées professionnels entourées de leurs enseignants et proviseurs, ont présenté dans l’enceinte du Musée National d’Art Moderne, le fruit du travail mené dans le cadre des Ateliers de la Création. C’est avec beaucoup de sérieux et d’émotion que chaque classe accompagnée de son conférencier et de son RIM a présenté au reste des élèves sa création sonore. Un exercice inédit et gratifiant avant de découvrir en retour la création de leurs camarades. Cet exercice s’est ensuite répété en présence des institutionnels invités pour l’occasion (personnels du ministère de la culture et de l’éducation nationale, inspecteurs, représentants du groupe Lagardère). En guise de conclusion, Françoise Cœur, inspectrice générale des arts appliqués a prononcé un discours félicitant l’engagement des élèves comme celui des équipes tout en soulignant sa satisfaction face à l’exigence et au niveau du projet. L'après-midi s'est terminé par un goûter convivial où chacun détendu et satisfait par le travail accompli a pu apprécier la rançon du mérite: d'une part la reconnaissance des équipes pédagogiques et d'autre part une clé USB, lecteur MP3 reçue en guise de récompense.

samedi 15 mars 2008

Retour sur une séance de décembre 2007 devant le tableau de Yan Pei Ming (extrait de notes prises après la séance)

Lycée Beaugrenelle Paris 15e
Bac pro en secrétariat

Séance devant le tableau de Yan Pei Ming

Une élève remarque que le tableau est différent selon la distance à partir de laquelle on le regarde.
Une autre élève observe que les formes et les détails du visage apparaissent au fur et à mesure que l'on s'éloigne du tableau. Elle dit que dans la réalité c'est le contraire.
A proximité apparaissent les traces de la brosse du peintre, son geste est visible. Des gestes qui sont différents selon les parties du tableau.

Evocation de ces différences à l'aide de mots :

Rapidité / violence pour le visage
Grave / fluide pour le drap
Fluide / transparent pour le fond


Remarque que le vocabulaire employé est commun avec la musique.

Je demande aux élèves quelle est la musique qu'elles écoutent.
Elles me répondent le rap, à cause des paroles. Elles disent qu'elles pourraient se passer de la musique. Je leur demande si elles auraient acheté ces mots sous forme d'un livre. Elles s'aperçoivent que la musique induit le désir de l'écoute des mots.

Je leur demande si on peut faire un rapprochement avec le tableau de Ming.
Elles disent que dans le tableau de Ming, les paroles se serait l'image de Mao qui apparait dans l'éloignement et que la matière très visible à proximité du tableau se serait la musique, le rythme.

Retour sur une séance de décembre 2007 devant le tableau de Yan Pei Ming (extrait de notes prises après la séance)

Lycée Beaugrenelle Paris 15e
Bac pro en secrétariat

Séance devant le tableau de Yan Pei Ming

Une élève remarque que le tableau est différent selon la distance à partir de laquelle on le regarde.
Une autre élève observe que les formes et les détails du visage apparaissent au fur et à mesure que l'on s'éloigne du tableau. Elle dit que dans la réalité c'est le contraire.
A proximité apparaissent les traces de la brosse du peintre, son geste est visible. Des gestes qui sont différents selon les parties du tableau.

Evocation de ces différences à l'aide de mots :

Rapidité / violence pour le visage
Grave / fluide pour le drap
Fluide / transparent pour le fond


Remarque que le vocabulaire employé est commun avec la musique.

Je demande aux élèves quelle est la musique qu'elles écoutent.
Elles me répondent le rap, à cause des paroles. Elles disent qu'elles pourraient se passer de la musique. Je leur demande si elles auraient acheté ces mots sous forme d'un livre. Elles s'aperçoivent que la musique induit le désir de l'écoute des mots.

Je leur demande si on peut faire un rapprochement avec le tableau de Ming.
Elles disent que dans le tableau de Ming, les paroles se serait l'image de Mao qui apparait dans l'éloignement et que la matière très visible à proximité du tableau se serait la musique, le rythme.